Un nouveau malheur vient de s’abattre sur le football congolais. Après le décès de l’ancien arbitre international Grégoire Tshamala Kalala, c’est au tour de l’ancien international attaquant congolais des Léopards, Pierre Ndaye Mulamba,  de nous quitter ce samedi26 janvier 2019 à l’âge de 70 ans, en Afrique du Sud, où il suivait les soins depuis août 2018.

Très attristé en apprenant une fois de plus cette triste nouvelle, le président de la Fédération congolaise de football association (FECOFA), monsieur Constant Omari Selemani en mission à l’étranger s’est empresser d’instruire les autres membres du Comité exécutif de la Fédération de prendre toutes les dispositions utiles afin d’assurer à l’un de ces icônes du football congolais des funérailles dignes de ce grand nom du ballon rond du pays du grand fleuve Congo.

Constant Omari Selemani, d’emblée, a rendu un vibrant hommage à ce grand Léopards qui a marqué de ses empreintes indélébiles l’histoire du football continental et partant, national, par son record jusqu’à ce jour non battu au niveau des toutes les Coupes d’Afrique des nations car, c’est cet attaquant congolais qui est le meilleur buteur de la CAN sur une édition en 1974  avec 9 buts. Il détient ainsi ce record de buts sur une édition. Cetancien attaquant vedette des Léopards du Zaïre a notamment remporté la Ligue des champions africaine 1973 avec l’AS Vita Club et champion d’Afrique en 1974 avec les Léopards. Il demeure donc le meilleur buteur de l’histoire d’une phase finale de la coupe d’Afrique de nation, avec 9 réalisations.

De petites notes biographiques au parcours de ce footballeur de légende, on retiendra que Pierre Ndaye Mulamba est né à Luluabourg (Kananga) un certain 11 avril 1950. Doté d’une vitesse de course exceptionnelle et d’une puissance de tir incomparable, ce talentueux  jeune footballeur s’est vite fait découvrir au haut niveau dans son Kananga natal. Bien qu’il ait rencontré sur son chemin l’opposition farouche de ses parents, comme nombre de ses contemporains qui ne voulaient pas le laisser s’adonner au football au détriment de ses études. Pierre Ndaye Mulamba sera emporté loin de ses géniteurs  par sa passion et finira par briser la glace est se retrouver dans l’élite.

D’abord, il rejoint la formation de Renaissance du Kasaï, de 1962 à 1964, un des grands clubs de Kananga, avant d’intégrer le rival local, l’US Tshinkunku, de 1964 à 1971. En 1971, le président de l’AS Bantous de Mbuji-Mayi, Kamuanga, réussit à le soustraire de l’US Tshinkunku. Dans la capitale diamantifère, à Mbuji-Mayi, Pierre Ndaye Mulamba alias « Mutumbula », le canonnier massacreur des gardiens, ce petit attaquant tonique, vif, rapide, aux tirs puissants, plane sur le championnat local. Il sera surnommé « Volvo », la voiture la plus rapide de cette époque-là, en référence à sa pointe de vitesse en course.

 

Sa renommée s’étend au-delà des frontières du Kasaï-oriental jusqu’à Kinshasa où le président  de la République de l’époque, Josep-Désiré Mobutu Sese Seko, un supporter influent de Vita Club, ordonne son transfert de l’AS Bantous à Vita Club où le joueur va évoluer de 1972 jusqu’en 1988.  Pierre Ndaye Mutumbula collectionne des titres dans Vita Club ainsi que dans l’équipe nationale, Les Léopards. En 1973, il remporte la Coupe d’Afrique des clubs champions contre Kotoko de Kumasi et, quelques semaines plus tard, il se qualifie pour la coupe du monde de football Allemagne 1974.  Ensuite, en Egypte, il gagne la coupe d’Afrique des Nations avec mention « meilleur buteur et meilleur joueur » de la compétition avec 9 buts, record encore valide jusqu’à ce jour….

La Confédération africaine de football l’honore en Tunisie à la CAN 1994. De retour au pays, des bandits à main armés l’ont attaqué et lui ont tout arraché. En 1996, il perd son fils ainé dans la guerre de libération et s’enfuit en Afrique du Sud comme refugié. Abandonné à son triste sort, Pierre Ndaye Mutumbula s’adonnera aux petits métiers pour la survie, comme sentinelle. De retour au pays, sa situation sociale ne s’est pas améliorée, toujours maladif. Le gouvernement de la RDC l’a pris en charge pour une opération d’abord en Inde, il y a de cela quelques mois, avant de le transférer en Afrique du Sud, où il a tiré sa révérence…

Salut, l’Artiste !