« Nous avons construit pierre après pierre, une institution qui trouve aujourd’hui sa place parmi les plus grandes de la planète. »

 Discours de M. Constant OMARI Selemani, Président ad intérim de la CAF, à la 42ème session ordinaire de l’Assemblée générale au Caire.

Le président par intérim Constant OMARI - 42e session ordinaire de l'assemblée générale au Caire.

Monsieur le Président de la FIFA et cher Gianni,

Mesdames et Messieurs Membres du Comité Exécutif, 

Mesdames et Messieurs, Présidents des associations nationales,

Mesdames et Messieurs, représentants des institutions internationales,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

42e session ordinaire de l'assemblée générale au Caire - 11-12-2020

C’est un grand honneur pour moi aujourd’hui de présider cette Assemblée générale.

Le contexte spécifique est double: nous sommes plongés dans une crise sanitaire mondiale sans précédent qui nous oblige à changer nos modes de vie, nos modes de fonctionnement et tous nos programmes. C’est un chapitre exceptionnel de notre histoire qui nous émeut et affecte toutes nos activités.

Et puis, il y a l’obstacle placé sur le chemin de notre frère et ami, élu président Ahmad, qui a maintenant commencé un combat pour sa dignité et pour faire valoir ses droits.

Ce double contexte est complètement nouveau.

Notre Confédération, en 64 ans d’existence, n’a jamais été confrontée à une telle situation. Jamais elle n’a été soumise à autant de contraintes, et surtout n’a jamais connu un tel besoin de vigilance et de responsabilité.

Je voudrais vous parler franchement et vous demander aujourd’hui de partager avec moi et avec les membres du Comité Exécutif cette responsabilité générale, à la fois pour protéger les intérêts majeurs de notre Confédération, et pour vous impliquer encore plus dans la gestion quotidienne de notre actions et programmes.

Vous savez, nous ne sommes en guerre avec personne, nous ne le tenons contre personne et comme toutes nos confédérations sœurs à travers le monde, nous sommes ouverts à la critique parce que personne n’est parfaite.

Mais, nous sommes également conscients que nous avons parcouru un long chemin, bordé d’obstacles et de problèmes. Que nous avons construit, brique après brique, une institution qui trouve aujourd’hui sa place parmi les plus grandes de la planète.

Tous les hommes et les femmes qui nous ont précédés pendant plus d’un demi-siècle ont eu à cœur de construire un empire du football africain, de l’organiser, de le structurer et bien sûr de le gérer.

À la fin des années 1950, ils n’avaient ni argent, ni structure, ni ressources, mais ils avaient le courage et la volonté farouche de faire croître la CAF et de lui donner ses premiers règlements, ses compétitions et ses premiers dirigeants.

C’était une lutte quotidienne alors que notre continent s’éveillait à l’ère de l’indépendance nationale et jouissait de ses premières libertés fondamentales.

Le football africain, par l’ampleur de sa popularité, participe déjà à la vie sociale, culturelle et structurelle de tout le continent. La CAF a continué d’éliminer les obstacles en établissant continuellement de nouvelles règles, de nouvelles structures et de nouvelles compétitions.

Même dans les lointains jours de la première Coupe du monde en Uruguay en 1930, le continent africain était invité, mais l’avion n’existait pas encore et le voyage en bateau a duré trois mois. Quatre ans plus tard, en Italie, l’Égypte a entamé le cycle historique des participations africaines à la Coupe du monde de football.

Je vous rappelle ces glorieux souvenirs pour souligner le prestige de ce football africain et sa longue aventure à travers les décennies. Aujourd’hui, c’est l’un des plus spectaculaires, chatoyants et sans doute l’un des plus prometteurs sans insulter le développement du football sur d’autres continents.

Dans un tel parcours, la CAF a toujours joué un rôle frontal, s’adaptant à la modernité, grandissant, élargissant son calendrier, voyant des jeunes talents éblouissants envahir les clubs du monde entier, et vivant les exploits de nos équipes nationales lors des grandes compétitions internationales.

Gianni Infantino - président de la FIFA - 42 AGO-CAF-11-12-2020

Mesdames et messieurs, chers amis,

Cette Confédération a donc une histoire empreinte de faits majeurs qui nous réchauffent le cœur et qui nous rendent fiers d’en faire partie.

Etre confronté aujourd’hui à tant de difficultés ne doit donc pas nous effrayer ni nous faire douter. Nos capacités sont excellentes. Notre volonté doit être plus forte que jamais. Et, bien sûr, soyons fiers de nos réalisations, de notre bilan, de nos projets et de notre stratégie pour l’avenir.

Notre Confédération et son Administration centrale sont jeunes aujourd’hui, très jeunes et c’est un signe clair et évident.

Personne ne peut nier que depuis mars 2017, sous la direction de M. Ahmad, tant de choses ont changé pour le mieux; le fonctionnement de nos organes et structures internes, la refonte de nos systèmes de gestion zonale, le renforcement de nos statuts, l’augmentation substantielle des subventions allouées aux associations nationales, la création d’une structure d’éthique et de bonne gouvernance, l’assainissement de nos comptes, une politique de recrutement à la CAF par la diversification des nationalités des effectifs, le changement de fréquence des grandes compétitions comme la Coupe d’Afrique des Nations et son extension à 24 équipes, et bien d’autres réalisations qu’il serait fastidieux de lister ici.

C’est la vie de notre Confédération. Elle a fait l’objet de nombreuses critiques injustes, mais on peut le comprendre car malgré les efforts et la vigilance accrue qui peut dire qu’on peut être exemplaire ou parfait?

Nous acceptons la critique comme nous tolérons le débat conflictuel.

Nous restons soumis à la loi incontournable de l’évaluation permanente car nos actions et activités se déroulent en plein jour et chacun peut apprécier ou détester.

Mais si nous sommes ainsi organisés, donc ouverts à toute opinion, nous devons aussi défendre correctement les bons résultats, les performances indéniables et pourquoi pas aussi les exploits de ceux qui jouent sur le terrain et incarnent parfaitement la nouvelle valeur du football africain.

Nous pouvons également énoncer clairement nos revendications. Nous souhaitons progresser et affiner les modes de gestion de nos calendriers, et la gestion de nos compétitions dans toutes les catégories.

Nous avons la ferme volonté de soutenir toujours plus fortement la promotion et le développement du football féminin, du football des jeunes et la réalisation de tournois zonaux.

En même temps, nous sommes déterminés à protéger nos droits télévisuels et marketing et nos revenus générés par les retransmissions des événements CAF. A ce titre, nous souhaitons étudier la possibilité d’un partenariat encore plus fort et plus professionnel.

Nos partenaires TV Rights seront choisis selon de nouveaux critères: références internationales, crédibilité et expérience internationale avérée.

Je voudrais également vous dire qu’à la demande du Secrétaire général, nous avons entrepris une vaste opération de récupération et de regroupement de nos archives où qu’elles se trouvent pour documenter notre travail et nos images à travers les âges et les époques.

Sur un tout autre plan et parce que son actualité est si chaude, je me dois, en votre nom, de saluer le travail remarquable de notre comité médical, dirigé par notre frère Adoum Djibrine et dirigé par des professeurs émérites et des médecins.

Nous leur devons les mesures sanitaires et les règles établies sur le déroulement de nos compétitions et leur respect par les associations nationales. C’est la démonstration que nous, Africains, avons la capacité de faire face aux situations les plus graves et les plus délicates dans un contexte de crise mondiale aiguë.

42e session ordinaire de l'assemblée générale au Caire.

Mesdames et messieurs, chers amis,

Il n’est pas aisé d’aborder, sous forme de bilan, sur tous les secteurs d’activité de la CAF. Nous le ferons sans doute lors des débats, mais nous ne pouvons ignorer l’aspect des prochaines élections au sein de notre Confédération: élection du Comité Exécutif de la CAF, élection du prochain Président de la CAF et élection des membres africains au Conseil de la FIFA.

Nous sommes habitués à ces élections, elles génèrent toujours, et c’est normal, des tensions, des manchettes et même des rivalités.

Il n’y a rien que nous puissions faire à ce sujet; il est caractéristique des élections importantes. Mais cette fois, je dois recommander le calme, la conciliation et le bon climat de conduite de ces opérations de vote car le monde nous regardera profondément dans les yeux, nous jugera et nous évaluera. Notre propre opinion africaine sera sans compromis sur la transparence, la bonne organisation et bien sûr l’acceptation des résultats finaux.

Nous veillerons à ce que les conditions optimales soient réunies pour le bon déroulement de ces élections.

En amont, nous vivrons le retour des grandes compétitions de la CAF à Yaoundé, Douala et Limbé avec l’organisation du CHAN à partir du 16 janvier. Immense incubateur international de jeunes talents d’Afrique, le CHAN découvrira les grands nouveaux stades que le Cameroun a construits.

En fin de compte, je dois convenir que cette Assemblée générale, la première depuis celle qui s’est tenue le 18 juillet 2019 au Caire, sera historique à bien des égards.

Comme je vous l’ai dit, au début de ce discours, cette AG sera marquée à vie par son contexte particulier et le cours d’événements totalement imprévisibles.

Mais l’optimisme sera à l’ordre du jour, je vous assure.

Vive le football africain

Vive la paix parmi les peuples d’Afrique

Vive la Confédération Africaine de Football